On
parle souvent sur les blogs de la saga Harry Potter et même si celle-ci sera
toujours, je pense, la plus importante dans mon cœur, « La croisée des mondes » est aussi une saga merveilleuse que
j’ai pris plaisir à relire.
En novembre sortira la nouvelle trilogie de Philip Pullman, c’était
l’occasion de relire cette saga afin de me replonger dans l’écriture de l’auteur.
Je vous donne mon avis
cette semaine sur le tome 1 : les royaumes du Nord
(le tome 2 est « La tour des anges », le 3 « Le
miroir d’ambre »)
Ce
premier opus se déroule dans un monde proche du nôtre, Oxford, Londres, l’Allemagne, la Laponie ou l’Afrique existent,
mais Philip Pullman y apporte une touche
de fantastique avec les daemons (je
vous explique juste après), les
sorcières, les ours en armures qui communiquent comme les humains, mais aussi une petite dose de steampunk à l’image des dirigeables et
des différents outils de navigations rencontrés dans le roman.
Nous suivons Lyra, elle vit à Oxford au Jordan College en
compagnie des Érudits, ses parents étant décédés elle n’a plus que son oncle, Lord
Asriel, celui-ci est un scientifique qui n’a que peu de temps à lui consacrer
entre ses différentes expéditions.
Lyra, notre héroïne est espiègle, elle a un côté garçon manqué, elle joue des tours aux érudits,
elle se bat contre les gitans ou les élèves des autres collèges, elle fouille les endroits interdits du
collège toujours en compagnie de son meilleur ami Roger.
La vie de Lyra, jusqu’à présent faite de jeux et de bêtises, prend
un tour beaucoup plus grave quand elle apprend que des enfants disparaissent et
surtout quand c’est le tour de son meilleur ami Roger.
Nul ne sait qui l’a emmené ni où il peut se trouver.
Ces mystérieux ravisseurs portent le nom d’enfourneurs.
Sa vie au collège aussi se termine, il est temps pour elle d’aller
à l’école, Madame Coulter se propose de l’accueillir, de la prendre comme assistante dans ses recherches.
Au
cours d’un dîner chez sa mystérieuse bienfaitrice elle apprend en écoutant partout, comme elle a l’habitude le faire, que son oncle est retenu prisonnier en
Laponie ; plus inquiétant encore, elle comprend que Madame Coulter est la
dirigeante du Conseil d’oblation mieux connu sous nom des enfourneurs.
Lyra
ne peut pas rester dans cette maison, elle n’a pas peur pour elle, mais elle
doit sauver Roger et libérer son oncle.
Toutes
ces révélations vont la mener dans une grande aventure vers les royaumes du Nord,
elle devra faire confiance à des gens qu’elle a toujours méprisés : les gitans ; à
des êtres qu’elle ne connaît pas : les sorcières, combattre des ours
en armures toute seule, enfin presque, car
Philip Pullman crée une mythologie que j’adore : chaque enfant et adulte
ont un daemon (à prononcer comme démon), mais ce n’est pas du tout des êtres
maléfiques, au contraire. Ils sont intimement liés à l’être humain, à la fois
ange gardien et âme (je l’interprète
comme cela), ils prennent la forme d’animaux
variés, ils peuvent changer de forme jusqu’à la puberté de l’enfant.
À ce moment, le daemon prend sa forme définitive qui se
rapproche souvent du caractère de l’humain auquel il est lié.
Le
daemon de Lyra est Pantalaimon ou Pan.
Je me suis fortement attachée à Lyra et Pan, même si Lyra a ce
côté, par moment, insupportable, en se vantant de tout savoir, elle est dotée de
beaucoup de qualité : elle est loyale, obstinée, intelligente, rusée, elle
place l’amitié avant tout, elle est têtue ce qui peut parfois lui jouer des
tours, elle fonce sans penser au danger, souvent téméraire bravant sa peur pour
sauver les êtres qu’elle aime.
Oui,
il y a Roger et son oncle, mais elle rencontrera pendant sa quête John Faa, le
roi des gitans, Fader Coram un des gitans les plus âgés, qui prendra un peu le
rôle de tuteur et grand-père de Lyra, Iorek Burnyson, un ours en armure rejeté
par les autres de son espèce, Serafina la sorcière, Scoresby l’aéronaute.
La petite fille s’attachera au fur et à mesure à chacun d’entre
eux se sentant responsable de leur sort.
Lyra, depuis sa fuite, est recherchée par tout un tas de
personnes, des humains aux êtres fantastiques, elle ne le sait pas, mais elle
est très célèbre, elle doit accomplir sa destinée sans
recevoir de l’aide.
Sur ses épaules repose la vie ou la mort du monde, seul son
outil, que le maître des érudits lui a donné avant son départ du Jordan Collège,
l’alethiomètre peut l’aider. C’est une sorte de boussole gravée de symboles à qui elle peut
poser des questions en pensée et qui lui répond avec des aiguilles.
C’est
dans une grande épopée que l’auteur nous emmène, le premier tome est découpé en
3 parties, chacune ayant de gros rebondissements, des mensonges révélés, des
vérités qui éclatent.
Les certitudes de Lyra volent en éclat, tout ce qu’elle pensait
de sa vie n’est que mensonge, ce qui la conforte encore plus dans ce sentiment d’urgence
à sauver Roger et son oncle, les seuls sur qui elle pense pouvoir compter.
Plusieurs révélations m’ont
étonnée, mais je ne peux vous en parler. Ces
rebondissements poussent le lecteur à vouloir avancer dans le roman pour comprendre
les tenants et aboutissants.
On
craint pour Lyra à laquelle on s’y attache de plus en plus tout comme Pan qui
est autant en danger qu’elle puisqu’ils sont liés.
Au-delà
de l’univers riche construit par l’auteur et les personnages charismatiques
rencontrés, ce que j’aime le plus dans cette saga, c’est les notions, les
leçons, que Philip Pullman donne à ses jeunes lecteurs, ses romans sont quand même destinés à la jeunesse, je trouve important
que ces choses soient dites même si j’y ai plus prêté attention à ma deuxième
lecture et avec mon regard d’adulte.
Les notions dont Philip
Pullman parle sont celle de l’entraide, que la force ne fait pas tout, mais qu’il
faut faire preuve d’intelligence, qu’il est inutile de se battre ou se disputer
pour une insulte, que s’expliquer vaut mieux, que la nature est belle et a
besoin d’être préservée, que l’entente entre peuples différents est importante
pour s’en sortir, qu’il ne faut pas juger sur l’apparence à l’image des daemon
ou même des ours.
C’est utile à rappeler aux enfants, aux ados, mais aussi aux
adultes. D’ailleurs, Philip Pullman ne les oublie pas, il dénonce la toute-puissance
de l’église, à certaines époques de l’histoire, comment elle pouvait agir en despote,
mais aussi la corruption de la politique.
Chaque
lecteur trouvera écho dans ce roman.
Un autre aspect qui m’a passionné c’est sa façon de mêler la
science et le fantastique, il prend des éléments que nous connaissons, les
particules élémentaires apprises à l’école en la mélangeant à cette étrange
Poussière dont l’église a si peur.
Qu’est
cette Poussière il vous faudra lire le livre.
Une
des plus grandes forces de Philip Pullman est son écriture, c’est un virtuose
des mots, il vous entraîne sans aucune difficulté dans son monde, il vous fait
côtoyer des personnages que vous avez l’impression de connaître, des
protagonistes à la psychologie très développée, le physique moins et c’est bien
aussi ça que j’aime, n’a-t-il pas l’air de faire comprendre à ses lecteurs que
ce n’est pas l’apparence qui compte, mais ce que vous êtes à l’intérieur ?
Même
si les descriptions physiques ne sont pas omniprésentes il y en a assez pour
vous imaginer les protagonistes.
Une plume vive, précise, riche, un monde et des objets qui se
dressent devant vos yeux, vous sentez le froid de la Laponie, la peur des
daemon, leur amour aussi et même leur désespoir. Si au début du roman la
lecture peut paraître ardue avec ces détails scientifiques on passe bien vite au-dessus,
Lyra évolue elle aussi, dans la première partie elle agit comme une enfant gâtée
qui n’en fait qu’à sa tête pour devenir une fillette intelligente qui brave sa
peur, surmonte ses angoisses.
J’ai
énormément aimé l’ours Iorek et Fader Corman, même si j’ai aimé tous les
principaux protagonistes, ceux-ci restent mes préférés.
J’ai
aimé la façon de l’auteur d’opposer les théories scientifiques aux dogmes
religieux, des sujets et des thèmes variés et tous intéressants, des objets
inventés originaux, un monde proche du notre sans l’être tout à fait, du
suspens, de l’émotion, tout est réuni dans ce fantastique roman d’aventure
initiatique, soyez juste assurés de posséder la suite dans votre bibliothèque,
car ce premier opus se termine sur un gros cliffhanger
À lire de 10 à 80 ans, l’adulte
que je suis a oublié son quotidien le temps de quelques heures si riche en
aventures, j’étais aux côtés de Lyra et de Pan, d’ailleurs j’aimerais bien
avoir un daemon moi aussi et devinez lequel il serait... une souris.
A la croisée des mondes, tome 1 : les royaumes du nord de Philip Pullman - Roman jeunesse, aventure, fantastique, steampunk - 282 pages, 8.90€ - Première édition en 2007 (pour mon intégrale) réédition en poche le 1 juin 2017 - Édition Gallimard jeunesse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un petit commentaire fait toujours plaisir ♥ Merci 😊