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lundi 7 mai 2018

Avis : Une pluie d'étincelle de Tamara McKinley


Me revoici aujourd’hui avec une autrice dont je suis fan, je lis chacun de ses romans. 
À part un ou deux livres qui se trouvent dans ma pile à lire, je les ai tous lus. 
Si dans la saga précédemment traduite en français nous étions en partie en France 
ici elle revient « aux sources » avec un roman au cœur de l’outback, dans l’état du Queensland en Australie. 
Sans être un coup de cœur, j’ai adoré cette lecture 

Brisbane, 1946, un soldat descend du bateau qui le ramène sur ses terres après la guerre. 
Prisonnier de longues années il en a réchappé, mais revient mourant, il est atteint d’un cancer, ses jours sont comptés. 
Il est bien décidé à retourner à Morgan’s Reach. 

Morgan’s Reach, voilà 3 générations qui se succèdent dans cet hôpital de campagne fondé par le grand-père de Rebecca. 
Elle y travaille comme infirmière en compagnie de sa mère, Jane, et de son père, Hugh. 
Gwyneth sa grand-mère n’exerce plus, mais garde l’œil sur toute la communauté qui s’est bien agrandie depuis son arrivée en 1889, elle connaît tout le monde y compris les aborigènes qui vivent à proximité. 
Rebecca est revenue au ranch de ses parents après avoir appris la mort de son époux, Adam, il y a 3 ans durant la Seconde Guerre mondiale. 
Danny, leur fils, âgé de 9 ans, refuse d’accepter le décès de son père et il ne veut pas envisager que sa mère puisse un jour refaire sa vie. 
Jane quant à elle s’inquiète de voir son époux se fatiguer à la tâche difficile de médecin de campagne dans le bush. 
Tu vas suivre ces 3 femmes, mais aussi Sallie, Terence, Sandra, Millicent et Max. 
Tu rencontreras au cours de ta lecture de nombreux autres protagonistes, mais ceux-ci sont les principaux.
L’intrigue du roman est cette marche du soldat, qui est-il ? Où va-t-il ?
La seconde intrigue est cette nature indomptée de cette région de l’Australie. 
Avec bien sûr les destins des personnages que tu vas croiser le long de ta route sous ce soleil harassant, 3 années de sécheresse sévissent dans le pays. 

J’ai eu du mal à entrer dans le roman, je ne comprenais pas vraiment où Tamara McKinley voulait m’emmener, un début laborieux et long.
Une fois les 100 pages passées, je n’ai plus su m’arrêter de lire. 
L’autrice prend le temps d’asseoir ses intrigues, de te décrire les conditions de vie dans l’outback ; et à quel point la vie peut être dangereuse dans cette région reculée surtout après 3 années de sécheresse ! 
Les orages secs se succèdent. 
Ben, le pompier surveille de près les alentours avec l’aide de Jake et Django. 

La véritable épine dorsale du roman est celle de ce soldat voyageant à pied dans la solitude et le secret vers Morgan’s Reach. 
Tout ce que tu sais de lui c’est qu’il se meurt d’un cancer et qu’il veut se rendre sur sa terre natale avant la fin sans que personne ne le sache, il ne veut pas être vu ni reconnu. Il marche le plus souvent de nuit.
Son histoire est déchirante, le mystère qui entoure cet homme dans son dernier voyage est poignante. 
La conversation qu’il va avoir avec un des personnages et la paix qu’il va en tirer m’ont fait pleurer. 
Un passage extrêmement bouleversant comme sait si bien l’écrire l’autrice.

Un autre rebondissement va mettre tes nerfs à rude épreuve, un terrible incendie a lieu au nord et au sud de Morgan’s Reach. Toute la communauté rapplique pour s’entraider, sauver un maximum de monde et de bétails. 

Tamara McKinley à travers ses protagonistes aborde les thèmes du syndrome de stress post-traumatique, le deuil, la violence conjugale, l’alcoolisme suite à la mort d’un enfant, la bêtise humaine d’un homme qui va entraîner dans sa perte de nombreuses personnes. 

Gwyneth est sans doute le personnage le plus emblématique du roman avec sa petite-fille Rebecca. 
Gwyneth de sa véranda surveille son petit monde, elle connaît de nombreux secrets, elle en a elle aussi.
Tous les résidents de Morgan’s Reach et des ranchs autour connaissent la vieille dame et son caractère bien trempé. 
Rebecca est une mère qui s’inquiète énormément pour Danny, son fils, il disparaît souvent dans le bush dans l’espoir que son père revienne. Il ne veut pas accepter la réalité. 
À bientôt 10 ans, il est temps qu’il aille de l’avant, mais comment l’aider ?

Tu vas ensuite rencontrer Sallie et Max ; Terence et Sandra. Sallie fuit un mari violent ; Terence fuit Sydney dans l’espoir de sauver son épouse de l’alcoolisme, Sandra fuit son chagrin et Max fuit la civilisation. Tous les 4 sont perdus, mais peut-être arriveront-ils à retrouver la paix en puisant dans leurs profondes racines établies depuis des générations dans ce désert du bush australien.
Je ne peux pas trop t’en dire sur les personnages, car je te spolierais une grande partie de l’histoire. 

Tamara McKinley raconte les liens, les racines de ces hommes et de ces femmes. 
Leurs failles, leurs blessures et leurs secrets. 
Les caractères s’exacerbent quand jaillit le feu, les secrets jaillissent à défaut de l’eau, les liens défaits se renouent dans la difficulté. 
Je peux juste te dire que chacun des personnages, décrits pas l’autrice, sont des êtres intéressants et attachants. 
La plupart livrent un combat ou sont au seuil d’un nouveau départ. 
Je me suis fortement attachée à cette communauté du Queensland. 

En quelques lignes, voici ce que j’ai écrit sur Goodreads :
Ce n’est pas mon préféré de Tamara McKinley, mais quel bonheur de retrouver sa plume. 
Pour ce roman, elle nous entraîne en Australie, en 1946 dans l’état du Queensland, en plein cœur de l’outback. 
Fabuleux portrait d’une famille, d’une communauté et de ce soldat anonyme revenu de la guerre atteint d’un cancer, on le suit tout au long du roman tout en ne sachant pas qui il est. 
La fin est à la fois belle et terriblement émouvante. 
Après un départ plutôt long, le temps de s’approprier tous les protagonistes j’ai adoré suivre le destin des femmes de la famille Morgan’s, 3 générations de femmes fortes

Si tu veux un livre avec de l’amour, de la tristesse, du courage, de la tragédie et du suspens, observer des habitants surmonter l’adversité ensemble ou seul, avec un chemin magnifiquement spirituel avec ce soldat inconnu alors ce livre est pour toi.

Beau, poignant et touchant ! Du Tamara McKinley comme j’aime lire, je te conseille vraiment de faire la connaissance de cette autrice si ce n’est déjà fait. 
Surtout si tu aimes les épopées familiales dans des lieux souvent inhabités ou très peuplés. 




Une pluie d'étincelles de Tamara McKinley - littérature anglaise - roman historique, romance - 330 pages, 22€ - Édition l'Archipel, en librairie le 2 mai 2018 
jeudi 12 avril 2018

[Avis] Le ciel est à nous de Luke Allnutt





Quand j’ai reçu l’enveloppe du Cherche Midi et que j’ai lu les posts il dessus je savais que j’allais être touchée quand j’ai ouvert le colis et lu la quatrième de couverture j’ai su que j’allais être émue, je peux te dire que j’ai été complètement anéantie par l’histoire de Rob, mon cœur a explosé oui, mais j’ai aussi accompli un cheminement au côté de notre personnage principal j’ai compris ses mots et ses maux, j’ai souffert avec lui pour mieux accepter l’inacceptable.
 Si le sujet est dur, l’auteur Luke Allnutt donne à son roman une véritable leçon d’humanité, de lucidité à travers Jack, d’espoir et de reconstruction à travers Rob et Anna. 

J’ai complètement adoré ce roman, j’ai vécu chacune des 3 parties intensément, dans mon cœur et mon âme. 
La relation entre Rob et Jack, son fils est criante de vérité, de complicité. 
Un papa qui s’épanouit pleinement dans son rôle. 
Bref mon cher lecteur c’est une lecture qui m’a fait pleurer, qui m’a émue, mais qui est écrite sur un ton ni moralisateur ni larmoyant. 
Oui, le thème, les thèmes sont douloureux, mais il y a ces belles lueurs d’espoir, les rires de Jack, le symbolisme qu’il y a derrière ce titre qui est totalement sublime.
Je crois que tu l’as compris, je suis conquise par ce roman. 
J’ai mis du temps à le « digérer » j’ai pris quelques notes à la fin de ma lecture il y a 3 semaines, hier, dimanche 8 avril, il y avait un magnifique ciel bleu avec de si jolis nuages, en les observant les mots sont venus, je m’excuse d’avance si cela te paraît décousu, je te livre mes impressions, mes émotions comme je les ressens, je t’écris comme je te parlerais si tu étais en face de moi. 

Je n’ai pas trop envie de te donner plus d’information sur le résumé et le pitch du roman comme je le fais d’habitude, il faut entrer dans ce livre en aveugle pour y découvrir toute la lumière qu’il y a entre ces pages, il faut que toi aussi tu sois ébloui par le soleil, que tu sentes le vent ébouriffer tes cheveux, ébranler ton cœur, que tu retrouves la vue comme Jack va trouver le chemin de la rédemption. 
Une route douloureuse et tortueuse, tu vas trébucher avec lui, tomber et te relever péniblement, mais tu seras debout au moment où il le faudra.
Quand tu te sentiras prêt. 
Je ne vais pas mentir, étant maman je me suis fortement identifiée aux ressentis de Rob, j’ai ressenti plus d’empathie pour lui que pour Anna, même si j’ai compris les réactions de l’un et de l’autre et que je n’ai pas cautionné tous les choix de Rob. 
Ce qui se dégage de ces pages en dehors de la lumière et de l’espoir c’est l’amour. 

Tu vas suivre les 3 personnages pendant 3 parties. 
Tu commences le roman avec Rob, il te narre sur un ton cynique, désabusé son point de vue sur la vie en général.
C’est un homme détruit que tu rencontres. 
L’ivresse est sa plus fidèle compagne, la seule chose qu’il lui reste. 
Cette première partie n’est pas très longue, mais en très peu de pages tu vas comprendre toute l’ampleur de la tristesse de Rob, la colère qui le ronge. 
Tu te sens très proche de lui puisqu’il est le narrateur et qu’il écrit tout à la première personne. 
Tu endosses son manteau et son fardeau, avec simplicité et beaucoup de réalisme ; ensuite, Luke Allnutt va te donner la main et sauter avec toi dans le passé. 
Un grand bond en arrière, tu remontes le temps, à partir du moment où Anna et Rob se rencontrent au moment où ils ont fini leurs études. Ils sont jeunes ; Anna a déjà son avenir tout tracé, avec elle, pas de place pour l’imprévu. Il faut tout planifier, organiser. 
Rob, lui, c’est tout le contraire, il a un projet, il est informaticien et veut réussir à vendre un programme. 
Anna croit en lui même si cette peur de l’inconnu est difficile pour elle. 
Puis vient le moment de l’envie de concrétiser leur couple par un enfant. Le chemin pour y arriver sera dur, à ce moment tu prends de plein fouet la détresse de Anna et de ses deux tournesols. 
Arrive l’enfant tant désiré : Jack. 
Tu suis cette famille épanouie ; Rob toujours insouciant, mais un papa extraordinaire, un papa qui passe son temps auprès de son fils. Il travaille de chez lui, c’est donc lui qui prend en charge le quotidien de ce petit bonhomme.
Un lien très fort les unit. 
Anna est aussi une excellente maman, une maman qui ressentira assez vite dans sa chair que quelque chose ne va pas. C’est l’instinct maternel qui parle. 

5 ans de bonheur et les voilà tous les 3 aspirés par cette spirale infernale, un ouragan terrible, dévastateur. Ils vont résister tant bien que mal, se serrer les coudes, mais la douleur ne s’exprime pas de la même façon chez l’un et l’autre, cet homme et cette femme qui pouvaient discuter des heures ne se parlent plus, ils ont des opinions différentes, chacun d’eux s’enferme dans leur souffrance et ne laissent pas y pénétrer l’autre. 
J’ai, à la fois compris les choix de Rob, et en même temps je sais que j’aurais réagi comme Anna si mon mari avait fait cela ; pour autant, je ne condamne pas Rob, quand on aime on est prêt à tout, on s’accroche au moindre espoir. 

Enfin, pendant la dernière partie, tu retrouves Rob seul. Je ne vais pas t’en dire plus si ce n’est que l’inquiétude, l’angoisse, la douleur que tu lis dans la seconde partie sont aussi présentes dans la dernière, mais de manière totalement différente. 
Je pense que c’est ce dont Rob avait besoin. 
Parfois, il faut se retrouver totalement à terre pour pouvoir vraiment se tenir droit à nouveau. 
Comme je me suis attachée à ce personnage d’autant plus que tout est raconté de son point de vue. 

Je te l’ai déjà dit, mais, ce titre !! 
Quand, presque à la fin du récit, tu comprends la signification, les larmes ont à nouveau coulé, cette fois, pas des larmes de tristesse, des larmes d’émotion. 
Luke Allnutt te livre un récit poignant avec des personnages très réalistes. 

La psychologie de Rob, Anna et Jack est superbement écrite, surtout celle de Rob, le personnage principal du roman. 
J’ai aimé les réflexions de l’auteur sur les dérives de réseaux sociaux et du danger d’internet. 
Tu ne sais pas à qui tu t’adresses derrière un écran, tout le monde peut s’inventer une vie, tout le monde n’est pas bienveillant surtout quand on est aveuglé par la douleur, tu deviens alors une proie facile pour ces prédateurs. 
L’auteur aborde d’autres thèmes, mais que je te laisse découvrir par toi-même. Tous sont importants et beaux, traités d'une manière douce mais forte.

Ce n’est pas la premier livre que je lis sur le sujet, mais c’est le premier qui aborde un point de vue différent. Celui de l’avant, et de l’après, celui de l’annonce, de la perte de repère, celui où entendre rire t’es devenu insupportable, celui de la culpabilité et du deuil, celui de la reconstruction. 

Un très très beau roman poignant que je ne peux que te conseiller, oui c’est triste, je ne vais pas dire le contraire, mais ce n’est pas larmoyant, le message que fait passer l’auteur est celui de l’espoir, du pardon. 
Oui, tu ressens toutes les émotions pleinement, mais l’auteur ne tombe à aucun moment dans la surenchère de détail. 
Son regard se porte sur les réactions des uns et des autres, amis ; famille ; mais surtout Anna, Rob et Jack. Comment chacun réagit, comprend et assume.

Jack ta passion de la photo m’a fait sourire plus d’une fois, je regarde le ciel et je me dis que tout ira bien pour toi et ton papa maintenant, continue à prendre des photos de là où tu es, fais-nous entendre tes rires, les oiseaux se chargeront de transmettre tes messages.
Je te laisse Rob, je sais que tu es sur le bon chemin cette fois. 



Le ciel est à nous de Luke Allnutt - traduction de Anne-Sophie Bigot - roman contemporain - 448 pages, 21€ - Édition Le Cherche Midi, en librairie le 15 mars 2018
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