vendredi 29 septembre 2017

[Avis] La forêt des ombres de Franck Thilliez


On peut dire que Frank Thilliez a beau être un auteur prolifique, il n’écrit jamais la même chose dans le sens où il se renouvelle à chaque roman.
La forêt des ombres est un one shot, il ne porte pas sur le célèbre duo Hennebelle et Sharko.

Nous suivons David et Cathy, David est thanatopracteur et écrivain, Cathy femme au foyer depuis la naissance de leur fille Clara, le couple bat de l’aile, les finances n’étant pas au beau fixe, la tension est de plus en plus présente entre eux surtout qu’une femme les harcèle, elle envoie tous les jours des courriers à leur domicile, Cathy n’en peut plus.
Un jour, David, reçoit une drôle de demande, un homme âgé et paralysé voudrait que David lui écrive un roman où il serait le héros. 
Pour cela, il lui propose une grosse somme d’argent, un mois à la campagne dans la forêt noire en Allemagne
Difficile de refuser une telle opportunité, David mettrait sa famille à l’abri, autant financièrement, que de cette femme qui les importunes, et lui, pourrait se livrer à sa passion sans compter ses heures.
Ils arrivent tous les 3 au chalet qu’Arthur Doffre à louer pour eux, il les attend en compagnie de Adeline sa concubine.
Il donne à David le sujet, à lui d’écrire, sujet assez glauque puisqu’il s’agit du bourreau 125 l’arracheur de chaire, et que tout tournera autour des nombres.

« Vos connaissances en criminologie, entomologie, sciences forensiques, ainsi que votre goût pour le mystère vous seront utiles. Car vous allez ramener à la vie, et transposer dans notre époque un être dont le seul nom fait encore trembler les lèvres de ceux qui en parlent. Le Bourreau 125... »

« Je veux marcher à nouveau. Il me reste mon bras gauche et, comble de malchance, j’étais droitier. Je veux retrouver l’usage de ce membre disparu, de mes jambes, qui ne me transmettent plus que des sensations fugitives et désagréables quand le kiné me les torture avec ses appareils. Je voudrais courir, sauter, faire l’amour. Et tout l’argent du monde, les voyages, les voitures, les maisons que je possède ne pourront malheureusement jamais exaucer ce souhait. Mais vous, vous avez ce pouvoir... »

« Je suis comme Tantale. Je voudrais boire l’eau qui m’entoure, mais elle se retire dès que je me penche. Tout ce luxe qui m’environne n’est pour moi qu’imagination et supplice. La lecture, elle, reste ma seule réalité. Je la sens, je la palpe, je la renifle. Les mots glissent sur mon palais, me retournent le cerveau, semblables aux drogues les plus puissantes.
Il marqua une pause, avant de fixer David.
— Écrivez pour moi ! Donnez-moi un rôle dans votre roman, faites-moi revivre au travers de vos métaphores ! Je vous paierai plus que vous ne pourriez le souhaiter pour chaque journée de travail. Je connais du monde. Je pourrai vous épauler, vous aider à percer. Je vous offrirai le moyen de choisir enfin votre vrai métier ! »

Franck Thilliez dès le départ vous plonge en pleine ambiance glauque avec déjà cette miss Hyde qui Harcèle David, le travail de David (il prépare les corps de décédés) et ensuite nous sommes en huit-clos dans ce chalet perdu au milieu de nulle part, en février ou la neige recouvre tout, sans connections internet ni téléphoniques. Ils sont seuls : David et sa famille, Arthur et Amandine.
L’ambiance est oppressante, plus on avance dans le roman plus on comprend que chacune des personnes présentes à quelque chose à se reprocher. 
Puis il une cette expérience étrange que David doit continuer à mener. 
On plonge en pleins cauchemars, les descriptions du chalet du froid, de la nuit vous donne la chair de poule. On sent bien que quelque chose cloche, mais quoi ?
On doute de chacun des protagonistes, qui a fait quoi, mensonges, trahisons, meurtres, violences, cruautés animales, rien n’est épargné au lecteur ni aux personnages. 
Poussés dans leur retranchement, les tensions s’exacerbent, être ensemble 24 h sur 24 dans moyen de s’échapper les mots volent, les règlements de compte font surface, ils sont tous pris dans une immense toile d’araignée, mais qui tire les ficelles ?

Le suspens est haletant surtout dans les derniers chapitres où les rebondissements sont nombreux et nous livre les pièces du puzzle nous permettant d’appréhender et comprendre la scène finale.

Un thriller sombre, une ambiance malsaine, un roman que je déconseille de lire la nuit en plein hiver perdu dans un chalet, plongée en pleine terreur et cauchemars vous vous demandez comment vous allez vous en sortir, comment nos personnages vont-ils bien pouvoir faire. Des situations tendues et sanglantes, des personnages tordus, ambigus voir fêlé, et tout cela dans ce chalet qui lui-même fait froid dans le dos certaines scènes sont assez rebutantes, c’est noir, c’est sombre à souhait. L’histoire du bourreau 125 apporte une dose supplémentaire d’horreur.


Un thriller psychologique et pas un polar. Un huit clos angoissants. 
Pas le meilleur de l’auteur, mais à lire pour tous les amateurs de Thriller et de frissons. 

La forêt des ombres de Franck Thilliez - Thriller - littérature française - Edition Pocket - 384 pages, 7.40€ - Sorti le 14 octobre 2010 (réédition)


1 commentaire:

  1. Coucou, comment vas tu mon Amie? Et la petite famille...!? Le thriller que tu décris aujourd'hui est vraiment une histoire noire....je prendrai mon courage à deux pour lire ce roman....merci pour cette nouvelle chronique. Bon week end et de gros bisous à tous 😘😘😘😘😘💗

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