mardi 17 septembre 2013

A un sanglot de moi, tu reposes de Mathieu Guibé






A un sanglot de moi, tu reposes
de
Mathieu Guibé

Recueil de nouvelles
221 pages, 6€
Lokomodo Éditions, 24 mai 2013









Me voilà avec la chronique de A un sanglot de moi, tu reposes, avant de développer je peux déjà vous dire que j'ai passé un merveilleux moment de lecture, je ne connaissais pas la plume de Mathieu Guibé, elle m'a emporté tout au long du recueil.

Ce recueil regroupe 12 nouvelles, toutes différentes avec des thèmes variés. 
Si certaines m'ont plu davantage que d'autres je pense que chaque lecteur pourra trouver son bonheur parmi les récits proposés.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, d'après la couverture (magnifique au passage ♥) , toutes ne sont pas du genre fantastique.
On trouve des récits contemporains ancrés dans la réalité, 2 qui traitent du mythe vampirique mais d'une façon originale et qui m'a complètement conquise, une plutôt science-fiction, certaines que je pourrais classer dans les contes, vous l'aurez compris ce recueil est riche et offre un large éventail de genres.

Je vais essayer de vous parler de ces histoires sans trop vous en dévoiler ...

Dans l'ombre d'un géant : c'est la première nouvelle du recueil, avec ce récit le ton est donné et m'a directement emportée vers les suivantes.
C'est l'histoire de 4 amis qui jouent ensemble dans un groupe de musique célèbre, si on pense au départ que c'est un des personnages qui est au centre des « soucis » on se trompe complètement, c'est ce que j'ai aussi apprécié dans ce recueil, l'auteur nous emmène à travers ses mots sur une piste pour une chute la plupart du temps inattendue.
Ici l'auteur traite de l'amitié, l'amitié avec un grand A mais aussi de la mort. Une magnifique nouvelle, bouleversante et qui m'a soutirée quelques larmes.

Une de mes préférées, un conte, à l'aide de sa plume poétique, l'auteur nous narre un univers magique et magnifique c'est « La princesse des neiges » Elle traite de l'amour, l'amour qu'il y a entre 2 êtres, entres mari et femme et entre père et fille. Cette nouvelle, par ses descriptions m'a emmenée au pays du « peuple de cristal », je l'ai tellement appréciée que je l'ai lue à mes enfants et eux comme moi ils l'ont adoré ( message à Mathieu Guibé, si tu me lis un jour, je te conseille, je te supplie d'en faire un album)

L'ennemi dans la glace ici on aborde le thème vampirique, cette nouvelle est écrite à double narration, un vampire qui a oublié qui il était depuis sa création un siècle et demi plus tôt, il n'a plus la possibilité de se voir dans les miroirs. On parle vampire mais aussi de la solitude ; le 2eme narrateur est une actrice célèbre, entourée de la presse et de ses assistants mais qui, quand la nuit tombe, se retrouve désespérément seule, une fois encore l'auteur m'a fait emprunter un chemin et la fin m'a totalement surprise. J'ai adoré cette façon d'aborder le thème, d'abord tout en douceur pour finir en ... une fin surprenante.

Le bug humain là on se trouve dans la science-fiction, ce n'est pas mon genre de prédilection, je peux même dire que je n'aime pas ça pourtant je l'ai aussi appréciée, le récit s'accompagne de notes, de pages de journal intime, de lettres d'un scientifique, un monde où les humains ne sont plus vraiment humains, leurs pensées, émotions sont contrôlées par le gouvernement à l'aide d'une puce implantée dans leurs cerveaux, en soi l'idée n'est pas originale mais la façon dont Mathieu Guibé l'a écrite l'est, c'est ce qui m'a permis d'aimer cette nouvelle. On termine ce récit sans savoir si l'histoire est terminée ou pas, l'auteur laisse une porte ouverte en finissant par « fin ? »

Les pigeons crèvent sous les ponts joue sur le double sens, on ne sait pas vraiment dire d'emblée qui est le narrateur, on finit par le comprendre, une nouvelle « moralisatrice », elle permet de réfléchir et de se poser quelques questions.

Le mélodrame du scientifique : le thème exploité est le deuil, combien il est difficile de le surmonter, Nicolas, le héros cherche à combler le vide laissé par la perte de sa femme, pour y remédier il essaye de terminer un tableau qu'elle n'avait pu achever, un portait de leur couple.
La nouvelle montre que la bienveillance des gens qui vous entourent dans les épreuves difficiles de la vie n'est pas toujours facile à accepter, en effet qui peut vraiment comprendre à quel point on souffre. Une nouvelle bouleversante qui m'a émue elle aussi.

Arc-en-ciel en braille, dans ce récit l'auteur aborde le thème du handicap, d'une très jolie façon, le héros est aveugle, son ami Arnaud, venu l'accompagner pour aller chercher son chien va l'aider, à travers les mots à voir les couleurs, une nouvelle courte mais pleine d’émotion.
C'est ce qui fait aussi la force de Mathieu Guibé, les nouvelles mêmes courtes sont abouties, je suis souvent frustrée quand je lis un recueil de nouvelles car je n'en ai pas eu assez, que je voudrais une suite, ici ce n'est pas le cas , elles ont toutes le nombre de pages adéquat.

V.M. Location : peut-être la plus farfelue du livre, on a affaire à un vengeur masqué qui décide d'ouvrir une entreprise de location de ses services, l'auteur joue sur les mots à double connotation, cette nouvelle m'a fait rire, grâce à une mission qui lui est enfin confiée il va finir par trouver sa voie et le bonheur. A la fois humoristique et criante de vérité. «  Au final, peu importait les épreuves de la vie, on restait son principal ennemi »

Pour le gain d'une épitaphe : L’auteur utilise un langage cru, ici point de poésie même si c'est l'amour qui est le thème central, l'alcool qui aide à oublier, un homme brisé qui noie la perte de sa Molly dans l'alcool et le sexe, il va faire une rencontre avec une prostituée qui changera sa vie et sa vision de la vie.
Dans cette nouvelle l'auteur nous livre les choses sans tabou, c'est direct, on prend les mots en pleine face et on souffre à côté de cet homme qui a tout perdu. Elle m'a quelque peu dérangée à certains moments mais encore une fois je ne peux nier le pouvoir des mots de Mathieu Guibé.

Sinslayer : On aborde à nouveau le thème vampirique mais d'une autre façon, nous sommes avec le dernier survivant de la race des vampires et son chasseur, le récit commence en 567, sa traque va mener au déclin de la race humaine .
L'auteur aborde le vampirisme face à la religion chrétienne, les vampires sont «  les enfants déchus de Dieu qui nettoyaient nos âmes du sang infecté de nos péchés ». J'ai aimé l'originalité de cette nouvelle fantastique même si c'est un thème qui a déjà été exploité, j'ai vraiment apprécié la fin.

Lis-moi : c'est la nouvelle la plus longue du recueil, une vingtaine de pages, la rencontre entre une femme et un homme, une aveugle et un muet, comment ces 2 êtres vont réussir à communiquer ? C'est une nouvelle emprunte de poésie, avec des passages dures et tragiques . Une nouvelle fois je pensais prendre un chemin, l'auteur m'en a détourné par sa façon de voir cette histoire d'amour si particulière entre Christian et Evangeline. « Toutes les traces de leurs maux s'étaient effacées et rien ne les séparerait plus »

Un train pour l'éternité : Marta, une vieille femme attend depuis 59 ans l'arrivée de son mari Dorian sur le quai d'une gare .
L'auteur parle ici de ce terrible fléau qu'est la maladie d'Alzheimer, une fin magnifique pour la nouvelle et pour le recueil, cette nouvelle le clôt en beauté.

Vous l'aurez compris en lisant ma chronique ce recueil de nouvelles est riche par le nombre de sujets traités, par la plume de l'auteur, tantôt poétique, tantôt dure mais toujours juste.
Je suis passée par beaucoup d'émotion au cours de ma lecture, des larmes, du rire, de la surprise, de l'effroi, Mathieu Guibé nous entraîne avec sa plume magnifique tout au long de son recueil.

On y parle de la mort, de la maladie, de l'amour, de l'amitié, des ravages de l'alcool, de la solitude, toute une série de thèmes intéressants, variés et uniques dans la façon de les traiter.

Toutes ont pour moi un point commun, la brièveté de la vie, ça peut vous paraître sombre ou lourd mais l'écriture de Mathieu Guibé fait tout oublier, elle vous emporte et vous porte au delà des mots.

On passe d'un univers à un autre sans que l'on ne butte sur un passage, ce livre est fluide, rien ne dénote, tout est juste, que ce soit le vocabulaire ou les longueurs des nouvelles
Je n'ai pas pour habitude, quand il s'agit d'un recueil de le lire d'une traite pourtant,ici, c'est ce que j'ai fait, je n'ai eu aucune impression de longueur ni de lassitude.


Une belle découverte de l'univers de l'auteur, je lirai sans hésiter un autre de ses livres. 

Pour en savoir plus


4 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas du tout avant de tomber sur ta chronique mais je trouve la couverture très belle ! Elle donne envie de le découvrir

    RépondreSupprimer
  2. La sublime couverture me tentait déjà et ta chronique achève de me convaincre ! Je ne suis pas fan du format nouvelles mais je pense que je vais donner sa chance à ce recueil :3

    RépondreSupprimer
  3. wow comme quoi on trouve de vraies petites perles, je ne connaissais pas du tout avant que tu le reçoives.

    RépondreSupprimer
  4. Waouh j'adore quand des nouvelles agissent comme ça, quand on peut ressentir ce que tu as expliqué, ça donne envie de l'acquérir.
    Merci pour la découverte, bisous

    RépondreSupprimer

Un petit commentaire fait toujours plaisir ♥ Merci 😊

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...