lundi 6 novembre 2017

[Avis] Grisha, tome 1 : les orphelins du royaume de Leigh Bardugo



Voilà des années que je voulais lire cette trilogie sortie au départ chez un autre éditeur, un seul tome avait été publié ; du coup, le livre était resté dans ma liste d’envie, espérant qu’un jour la suite soit traduite en français.
Cette année, Milan a annoncé la publication de la saga au complet, du coup je me suis lancée avec enthousiasme dans le roman. 
Je n’avais pas été relire d’avis depuis 2013, je pense, à ce moment les avis étaient enthousiastes, je comprends pourquoi aujourd’hui.
Sans que cela soit un coup de cœur j’ai adoré ma lecture, vite mai 2018 pour le deuxième tome !

Nous suivons Mal et Alina, tout jeune, orphelins ils vivent dans le château du duc Keramsov, il a ouvert les portes de son château aux démunis et plus particulièrement aux enfants. Mal et Alina sont inséparables, ils font des bêtises ; jouent et espionnent ; ils s’imaginent plus tard, vivant toujours ensemble.
On les retrouve ensuite quand ils sont âgés de 18 ans, comme tous les garçons et les filles du royaume de Ravska, ils sont enrôlés dans l’armée du roi. Alina comme cartographe, Mal comme Traqueurs.
Depuis 1 siècle, le « Fold » a coupé la région en 2. 
Le « Fold » est une zone d’ombre noire où vivent des créatures mortelles, les « volcras ». 
Dès qu’une embarcation essaie de rejoindre l’ouest en traversant cette « non-mer » ils les déchiquettent.
Dans cette guerre entamée pour détruire le « Fold » qui les coupe de toutes les autres frontières, empêchant le commerce, les troupes du roi sont aidées par les Grishas, des êtres capables de manipuler les éléments ou la matière ou encore soigner ; une sorte de magie appelée petite science. 
Leur chef, le Darkling, est le plus puissant des Grishas ; on dit que c’est un de ses ancêtres qui a invoqué ces ombres du Fold. 
Les Grishas ont une hiérarchie : les caporalkis, l’ordre des vivants et des morts, ils sont ou, fondeur ou soigneur ; ensuite, il y a les etherealki ; ils font partie de l’ordre des évocateurs ; ils sont soit hurleurs, inferni ou faiseurs de marée, ils maîtrisent les 4 éléments et enfin les materialki, l’ordre des faricators, les durasts et alkemi, ils fondent la matière, la manipule qu’elle soit fer, pierre ou tissus. On les distingue par leur « Kefta » de couleur différente suivant leur don. 
C’est une sorte de manteau soyeux rouge, bleu, vert et noir pour le chef, invocateur d’ombre.

Le jour où sa garnison est envoyée pour essayer une nouvelle fois de traverser le Fallow Fold , Alina est terrifiée, elle a entendu toutes les histoires à propos des volcras, elle sent que quelque chose de terrible va se passer lors de ce voyage
Alors qu’un volcra fonce droit sur Mal, Alina se couche sur lui et une immense vague de lumière surgit des ténèbres ; tuant et faisant fuir ces effrayantes bêtes et sauvant quelques skiffs.
Alina ne comprend rien à ce qu’il s’est passé d’autant plus qu’elle s’est évanouie.
Elle ne le sait pas encore, mais elle possède une arme en elle capable de détruire le Fold, elle ne l’a jamais invoqué, elle n’est pas capable de s’en servir c’est donc pour apprivoiser ce don et la protéger de tous leurs ennemis que le Darkling emmène Alina à Little Palace. Le lieu où vivent et apprennent les Grishas.

Leigh Bardugo nous offre un premier tome passionnant, de la fantasy dans une contrée russe, j’ai tout simplement adoré. 
Même si on ne peut situer avec certitude les contrées du livre, les descriptions des architectures et de la langue des habitants vous permettent de plus ou moins être certain que c’est un pays du nord de la toundra.
Si les descriptions des paysages sont très visuelles celles des protagonistes l’est tout autant, même si, il faut s’habituer aux différentes couleurs des manteaux et pouvoirs des Grishas.
Alina je l’ai de suite aimée, petite fille chétive, craintive, jeune femme cachant ses sentiments grandissants pour Mal, voulant toujours le mieux pour lui et enfin jeune apprentie Grisha, une biche effarouchée au départ, en colère contre ce don qu’elle ne comprend pas, triste d’être séparée de Mal, faible de constitution alors que tous les geishas ont l’air beau et fort. 
Modeste et discrète, les jeux de pouvoir, les mesquineries de la cour elle s’en moque, elle trouvera pour cela une alliée en la personne de Genya. 
Une fois qu’elle maîtrise son pouvoir, elle prend confiance en elle, elle est déterminée à accomplir ce pour quoi elle est sur terre, délivrer les habitants de la noirceur. 
Un personnage qui évolue en bien même si elle aura des décisions difficiles à prendre.
Mal, c’est le soldat fort et sur de lui, il fait tomber les filles sous son charme et ne se rend pas compte de l’amour que Alina lui porte, pour lui c’est toujours la brindille, sa meilleure amie. 
Quand Alina est envoyée à Little palace, ils sont séparés et devront apprendre à vivre l’un sans l’autre.
Un personnage masculin qui m’a agacée quand il joue le fanfaron, mais que j’ai appris à aimer ensuite.
Enfin, le troisième personnage principal de cet opus est le Darkling, impossible de lui donner un âge, un homme brun, ténébreux, charismatique que tous craignent sauf Alina. 
Elle n’a pas peur de lui dire ce qu’elle pense.
Il veut, avec l’aide d’Alina, combattre ce « Fold » responsable de tant de malheur. 
Peu à peu, ces deux-là vont se rapprocher, il va la défendre contre Baghra, vieille femme aigrie chargée de développer le don d’Alina.
Il fait aussi peur qu’il est attirant. 
On ne peut s’empêcher de l’admirer. Un être mystérieux et captivant.

C’est là où ça pêche pour moi, un point que je n’ai pas aimé dans cet opus, le triangle amoureux. Alina a à la fois des sentiments pour Mal et développe une attirance pour le Darkling.
Fort heureusement ce fait n’est pas trop présent dans le roman, car ça a le don de me hérisser les poils.
Je peux comprendre qu’on développe des sentiments pour une autre personne, mais je n’aime pas l’indécision.

Bref mis à part ce point cher lecteur j’ai vraiment adoré ce tome, on peut le dire, d’introduction dans l’univers créé par Leigh Bardugo. 
Même s’il se passe énormément de chose, qu’il y a beaucoup de retournement de situations, l’auteure prend le temps d’asseoir son intrigue et son univers. 
Même si, je trouve, qu’à certains moments il manque de profondeur ou d’éclaircissement, je suppose que mes questions trouveront réponse dans la suite de la trilogie.

Des personnages attachants, surtout Alina qui est la narratrice la plupart du temps, on suit avec elle les différentes étapes qui nous mèneront au dénouement, une fin de livre haletante, qui nous donne qu’une envie avoir le tome 2 en main.

On apprend en même temps qu’Alina à adopter et comprendre cette casse des Grisha.
Je l’ai plaint, j’ai eu envie de la secouer par les épaules, elle manque tellement de confiance en elle, je n’aime pas que quelqu’un se trouve moche, ce sont les mots du livre, j’ai pris avec elle le poids qu’elle porte sur ses épaules : le sauvetage ou la destruction de Ravska.
J’ai eu le cœur serré et j’ai craint pour elle ainsi que pour un autre personnage.
J’ai aimé sa loyauté et son amitié envers Genya, elle ne s’occupe pas des convenances, peu importe pour elle l’échelle sociale.
Enfin, j’ai aussi apprécié la mythologie développée, même si c’est très peu, autour de la nature, des animaux et plus particulièrement sur le cerf.

Une écriture fluide, sans aucune difficulté ni ce n’est les pouvoirs et noms des différents intervenants.
Pas de temps mort, peut-être un peu plus au début, mais un final où on n’a pas le temps de reprendre son souffle.

Un univers fantasy dense et riche, une jolie et tendre romance qui fera palpiter votre cœur, des obstacles et des dangers à affronter.
Des héros et des anti héros, des humains et des êtres surnaturels, des jolis paysages et bâtiments.
De la corruption au sein de la royauté et de l’église au détriment du peuple, un asservissement des gens, on est un peu dans le système féodal avec les nobles, les serfs et les paysans.

Une histoire solide et addictive, un folklore, des mythes et légendes que j’ai appréciés. 
Des protagonistes attachants ou détestables.

Je reproche donc ce triangle amoureux, ce ralentissement de tempo au milieu du livre durant l’apprentissage du don d’Alina où il manque quelque peu de piquants (même si c’était nécessaire pour comprendre les tenants et aboutissants de l’intrigue) et un manque d’explications sur certains faits pourtant très intéressants.

À part ces points qui m’ont dérangée, mais qui ne m’ont aucunement nui à ma lecture, j’ai adoré ce premier tome et je me réjouis déjà d’être en mai pour retrouver Alina et son destin.

Grisha, tome 1 : les orphelins du royaume de Leigh Bardugo - Fantasy Young Adult - 336 pages, 15.90€ - Édition Milan, en librairie le 11 octobre 2017

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