mercredi 7 mars 2018

[Avis] Juste avant la nuit de Isabelle Ashdown



Cher lecteur on se retrouve avec mon avis sur un roman lu dans le cadre de la Team thriller du cherche-midi.
Cette fois avec un suspens psychologique quasiment à huit clos. Un des meilleurs que j'ai lu depuis que je suis dans la team thriller. 


Isabel Ashdown ne fait pas dans la dentelle ; dès le prologue, tu sais ce qu’il va se passer, non pas le dénouement ; non non ; elle te plonge direct dans l’intrigue. 
Ces 3 pages m’ont glacée d’effroi. 
C’est fort non ? 3 pages et te voilà embarquée.
Tu ne sais pas qui te narre cet épisode, mais tu sais, en le lisant du moins tu espères, que le roman va continuer sur cette lancée.
Une entrée en matière fracassante.

Même si le thème de la disparition d’enfant a été maintes fois écrit j’ai adoré ce que l’auteure a démontré par son roman, les thèmes qu’elle aborde, la fine psychologie des personnages et surtout tu vas douter de tous à un moment donné. 

Le suspens est constant et même si j’avais deviné une ou deux choses la fin est juste parfaite. L’auteure mène le lecteur en bateau tout autour de l’île où se déroule son intrigue, elle va te faire balancer de gauche à droite, tu vas te prendre les vagues, les unes après les autres, pour terminer avec le souffle coupé avec ce vent froid de janvier.

Le pitch de départ est « simple » Jess garde sa nièce, Daisy, un bébé de un an alors que sa sœur Emily et son mari James sont de sorties pour le Nouvel An. Quand ils rentrent, Jess est retrouvée inconsciente et Daisy a disparu.
Voilà l’intrigue.
La course contre la montre est engagée, il faut retrouver le bébé et vite, les inspecteurs de police ne prennent pas cette affaire à la légère.
Toi, lecteur, tu vas vivre de l’intérieur de la maison le désespoir de la famille inquiète, se rongeant les sangs pour que l’enquête avance, tu vas apprendre à les connaître l’un après l’autre. Tu vas tressaillir avec eux lorsque le téléphone va sonner, tu vas être agacé par les journalistes agglutinés devant la porte se repaissant du malheur d’autrui.

Tu vas surtout vouloir comprendre pourquoi Emily et Jess ne se sont pas vues depuis 16 ans.
Du jour au lendemain, lors des funérailles de leur mère, elles vont se reparler et Jess va venir habiter avec eux, se chargeant de la maison, de garder Daisy et veiller sur Chloé, 15 ans, la demi-sœur, la première fille de James qu’il a eue avec sa défunte épouse.
Comme je te le disais, tu vas douter de tous à un moment donné, pour changer d’avis et revenir sur tes choix.
Grâce à ces flash-back disséminés dans les chapitres tu vas comprendre le passé ou le présent des deux sœurs, les personnages principaux du roman, celles qui attirent les regards : Jess et Emily.
Peu à peu, Isabelle Ashdown te donne les codes pour déchiffrer la psychologie complexe de ces deux femmes. 
Ce qu’elles pensent et ce qu’elles montrent, c’est un monde de différence. James et Chloé aussi, mais, dans une moindre importance.

Il y a aussi ces deux parties ; la première se termine sur un rebondissement inattendu et qui change la donne. 
La seconde partie je ne peux pas t’en parler si ce n’est te dire que le rythme est de plus en plus haletant et que c’est impossible d’arrêter de lire

L’inspecteur Jacobs avance dans son enquête (même si elle, pour le coup, n’a pas vraiment de rôle ni de présence du moins pas aussi forte que les autres protagonistes)
Tu veux voir la petite Daisy regagner son foyer en bonne santé, tu veux aussi comprendre Emily et Jess, je ne saurais te dire laquelle m’a le plus saisie, si l’une, je l’ai cernée assez vite l’autre est plus secrète.
 L’une est le dominant du duo l’autre est trop gentille, elle ne pense que depuis son jeune âge à défendre sa sœur, à la protéger du monde entier.
Si l’une, je m’attendais à certaines réactions ; l’autre m’a fait douter tout au long de ma lecture.
Comme ça avec le recul quelques semaines après avoir lu le roman je dirais que c’est Jess pour qui j’ai le plus d’empathie.
Que c’est frustrant de devoir taire certains passages qui sont glaçants !
Je te rassure, il n’y a rien de violent, point de sang, mais, le suspens est tel, que tu sens que cela peut basculer à un moment ou l’autre, que tu sens l’urgence pour Daisy cette petite fille innocente qui est bien loin de savoir que tous les êtres qu’elle aime tous ont des secrets. Du plus banal au plus grave. Du plus récent à celui de toute une vie.

Tu vas alterner les chapitres avec les points de vue d’Emily et Jess écrit à la troisième personne pour l’une et à la première pour l’autre tu vas disséquer les informations et leur caractère à la loupe. Tu vas tenter de le comprendre.
Dans la deuxième partie, une troisième voix intervient ; je ne peux rien te dire sur elle, mais elle va te glacer d’effroi. 
Non pas qu’elle est méchante ou vindicative comme l’est l’un des personnages, mais tu plonges dans les méandres d’un cerveau malade.

Je ne me suis pas identifiée aux narrateurs même si étant maman la disparition d’un enfant est un thème qui me touche toujours.
Par contre ; j’ai adoré lire la psychologie des personnages et à travers eux, les thèmes que l’auteure va traiter comme la rivalité fraternelle, le deuil, la maladie physique et mentale, les blessures psychologiques jamais guéries, les traumatismes de l’adolescence, cette période difficile où l’on est contre ses parents, où l’on tait certains faits, les mensonges et secrets voir plus grave encore.
Tu vas te retrouver au milieu de cette famille dysfonctionnelle.
Cette famille allait bien, parfaite en tout point, des parents qui s’aiment, qui travaillent et ont bien réussi dans la vie. Un veuf qui a refait sa vie et une belle-mère qui a accepté sa belle-fille, des retrouvailles de sœurs perdues de vue depuis des années et qui reprennent leur relation comme si elles s’étaient quittées la veille, elles n’ont qu’une année de différence et s’entendent comme larron en foire jusqu’à la nuit de ce 1 janvier où cette bulle fragile, ce bonheur apparent va éclater et avec lui les masques vont tomber.

Si au début ils se serrent les coudes, les tensions, rivalités, mensonges, trahisons vont mettre de plus en plus à mal cet équilibre fragile.
Se connaissent-ils vraiment ? Est-ce que tout n’est qu’apparence ?
Lequel est vraiment digne de confiance ?

D’autres protagonistes interviennent dans le roman étayant encore plus finement la psychologie en mettant en lumière des faits du passé ou du présent.
je pense notamment à Becca et Samie

C’est un très bon suspens psychologie que je te recommande. 
L’ambiance est admirablement retranscrite ;
tu sens le vent de la côte de l’île de Wigh transpercer tes os, les rebondissements et secrets ; les souvenirs teintés d’amertume ont souvent lieu la nuit te plongeant dans un climat sombre et pesant.

La fin est juste comme il fallait ; pas totalement ouverte, pas totalement fermée ; tu as des réponses, tu peux facilement imaginer le reste.

La plume de l’auteur est simple, mais subtile ; le temps, le climat, l’ambiance, les twists et rebondissements, les sauts dans le passé et les explications du présent sont menés de main de maître. C’est terriblement addictif, un roman que l’on dévore et même si comme je te le disais j’ai deviné quelques énigmes Isabelle Ashdown a quand même réussit à me retourner le cerveau et me faire poser mille et une questions, elle m’a donné la dernière pièce me permettant de réunir les pièces du puzzle qu’a la fin lors de l’épilogue.


Sans être un coup de cœur c’est un roman 5 étoiles que nous offre le Cherche Midi éditeur.




Juste avant la nuit de Isabelle Ashdown - traduction Florence Vidal - Thriller psychologique - 368 pages, 21€ - Cherche Midi Éditeur, en librairie le 1 mars 2018

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