Bonjour, mon cher lecteur, aujourd’hui, je vais te parler d’un roman historique basé sur des faits réels, avant de le lire je n’ai pas regardé le résumé, je ne l’ai donc pas su avant la fin de ma lecture. Penser que des faits aussi horribles, ont eu lieu et pire ont été cautionné par des sénateurs, des personnes célèbres et que ces pauvres enfants et familles biologiques ont dû attendre près de 50 ans pour avoir accès aux archives, bien souvent trop tard est encore plus horrible.
Lisa Wingate te raconte le scandale autour de la mystérieuse Société des foyers d’accueil du Tennessee.
Les enfants du fleuve relate ce que quantité d’enfants ont vécu entre les années 20 jusqu’aux années 50.
30 ans d’adoption fictive, 30 ans de commerce d’enfants, car c’est bien de cela qu’il s’agit, des enfants étaient enlevés en allant à l’école, des nourrissons emmenés de la maternité, les parents naturels étant abusés et n’ayant aucun recours contre Geogina Tann.
Elle changeait les noms et prénoms, elle séparait les fratries, allant jusqu’à faire de la publicité comme si ces êtres innocents étaient des biens de consommation.
La cupidité des gens m’a très souvent horrifiée, de là à imaginer que les États-Unis, réputée terre de liberté, aient pu cautionner ou du moins fermer les yeux sur ce commerce m’écœure.
Tu vas suivre deux personnages Avery de nos jours et Rill/May en 1939.
En mélangeant et alternant passé et présent, Lisa Wingate t’embarque dans une grande enquête, tout au long des 500 pages du roman tu n’as envie que d’une chose comprendre ce qui est arrivé aux enfants Ross.
Je te parle de suite du pitch du roman.
Avery est revenue près de ses parents.
Son père, sénateur de l’état de la Caroline du Sud est souffrant, elle est destinée à le remplacer si jamais il n’était plus capable d’assumer son poste.
Lors d’une cérémonie dans une maison de repos une vieille dame s’approche d’elle et l’appelle Fern. Au retour, elle s’aperçoit que son bracelet légué par sa grand-mère a disparu, elle retourne donc voir cette dame, dans sa chambre Avery découvre une photo d’une femme qui ressemble étrangement à sa grand-mère.
Avery veut comprendre, pourquoi cette femme a eu l’air de la connaître, pourquoi dit-elle que ce bracelet est le sien.
La jeune femme va mener son enquête, déterrer le passé de son aïeul sans trop faire de vague. La famille Stafford est très en vue et connue dans la région.
1939 ; Memphis ; fleuve du Mississippi, Rill doit surveiller ses 3 sœurs, Fern, Lark, Camellia et de son petit frère Galbion pendant que sa mère et son père se rendent à l’hôpital. Leur maman attend des jumeaux et l’accouchement est très difficile.
Rill reste donc sur l’Arcadie, la péniche familiale.
Cette nuit d’orage va changer sa vie à jamais, des inconnus pénètrent sur le bateau et les enlèvent tous les 5 pour les emmener dans l’orphelinat tenu par Madame Murphy.
Même si on change leurs prénoms Rill est certaine que Briny et Queenie leurs parents vont venir les chercher. Ils ne peuvent pas rester dans cet endroit sordide, ils ne sont pas orphelins, ils ont des parents qui les aiment.
En attendant, Rill décide de veiller sur ses sœurs et son frère comme elle l’a promis à sa maman.
À partir de là, je ne te dis plus rien, juste que comme je te l’ai écrit plus haut tu vas suivre Avery et Rill.
Lisa Wingate va mettre tes nerfs à rude épreuve, tu veux savoir ce que Avery va découvrir et ce qu’il va advenir de la famille Ross.
Avery est une héroïne que j’ai adorée tout comme Rill/May.
En enquêtant sur le passé de sa grand-mère, Avery en vient à s’interroger sur sa vie. Est-elle heureuse ? Aime-t-elle Elliott, son fiancé, vraiment ou sont-ils unis par ces longues années d’amitié qui lie les deux familles ?
Une enquête qui devient une quête identitaire.
Volontaire et déterminée, elle est prête à tout pour découvrir le secret de sa grand-mère Judy.
Elle échafaude des milliers de suppositions.
Et si sa famille était au cœur d’un scandale ?
Elle comprend surtout qu’elle ne veut pas qu’on lui offre la place de sénateur sur un plateau, mais qu’elle l’ait uniquement si elle le mérite.
Tu vas rencontrer ces familles du Sud ou les traditions ont encore beaucoup d’importance ; les règles qui régissent la haute société sont strictes ; il n’y a pas de temps à perdre, Avery doit s’habiller comme la chargée de communication lui demande, dire ce que l’on attend d’elle.
Elle est quasiment une marionnette ce qui lui pèse de plus en plus même si elle aime profondément son père et sa famille.
Rill/May je ne peux pas trop en dire sur sa vie pour ne pas te spolier le roman, sache juste qu’elle est aussi déterminée que Avery.
Son but : réunir sa famille et retourner à bord de l’Arcadie.
Cette petite fille de 12 ans va t’étonner par sa maturité, elle comprend très vite qu’ils ont plutôt intérêt à marcher droit.
Elle va protéger à tout prix son frère et sa sœur ainsi que le petit Stevie qu’elle a pris sous son aile. Enlevé le même jour qu’eux il est seul sa sœur a disparu.
Entre l’enquête de Avery et le cauchemar que vivent ces enfants, tu n’as aucun temps mort. Tout te pousse à continuer ta lecture et à comprendre quel est le lien qui lie ces deux personnages.
L’autrice en te narrant cette histoire horrible, mais véridique même si elle a été romancée, te fait comprendre que les secrets de famille peuvent peser sur plusieurs générations.
Elle te fait aussi comprendre l’importance d’être soi-même, d’être acteur de sa vie, mais pas spectateur, de refuser de jouer un rôle pour se faire aimer.
J’ai aussi adoré ce lien qu’elle exploite entre Avery et sa grand-mère, ma grand-mère a énormément compté pour moi, elle me manque chaque jour. Je comprends ce lien particulier qu’elles entretiennent.
Une intrigue savamment orchestrée entre passé et présent, une jolie romance qui ne prend pas trop de place sur le reste, un suspens maintenu du début à la fin ; le tout écrit avec la plume fluide de l’autrice qui rend un vibrant et juste hommage à toutes ces victimes.
Combien de familles ont été ainsi décimées...
Une lecture bouleversante autant que haletante.
Tu ne tombes à aucun moment dans la surenchère de sentiments, il y a des épisodes dramatiques, mais Lisa Wingate ne tombe à aucun moment dans le pathologique.
C’est beau, c’est poignant et émouvant.
Je comprends le succès de ce roman aux USA et te conseille vivement de le lire.
Ce qui prime c’est cette enquête et cette quête identitaire, avec des personnages extrêmement bien construits que cela soit ceux du passé ou ceux du présent.
J’ai dévoré ce roman en une demi-journée, à chaque fin de chapitre tu as une révélation ou un rebondissement qui te donne qu’une envie lire encore un autre chapitre et un autre.
Une lecture ultra addictive.
Les enfants du fleuve de Lisa Wingate — traduction d’Aude Carlier — roman historique/biographie romancée — 437 pages, 21 € — Édition Les Escales, en librairie le 5 avril 2018