mardi 2 janvier 2018

[Avis] Les saisons du bonheur de Belva Plain


Mon cher lecteur, suivant l’âge que tu as, tu as connu ou tu découvriras cette grande auteure qu’était Belva Plain. 
Il y a longtemps que je ne l’avais plus lue, je ne me souvenais plus de ce talent incroyable qu’elle a pour te narrer de grandes fresques familiales.

J’ai vécu un moment de lecture inoubliable, chacun des personnages croisés dans ce roman m’a marquée d’une façon ou d’une autre.

100 d’histoire familiale et d’histoire américaine qui m’a emportée dans ce tourbillon qu’est la vie.



« Passons... passons, puisque tout passe... mais retournons-nous souvent » elle se rappellerait toute sa vie qu’il fallait aller de l’avant, toujours, mais aussi savoir se retourner, de temps à autre.

Cette citation, cette pensée d’un des protagonistes de cette grande fresque familiale m’a particulièrement touchée et fait réfléchir. 



Adam, 20 ans, décide de quitter le giron familial, laissant son père épicier de quartier, Simon, sa belle-mère Rachel et ses deux faire Léo et Jon pour voir de ses propres yeux les grands espaces qui l’ont toujours fait rêver, l’Ouest américain. 

Il embarque à bord du train sans destination en tête juste celle d’aller visiter l’Amérique le plus loin possible.
Il s’arrêtera au hasard ; juste parce que le nom de la ville à consonance indienne lui plaît ; ce sera Chattahoochee
Adam est ambitieux, mais aussi terriblement généreux ; le fils et frère que tout le monde rêve d’avoir, il veut vivre son rêve oui, mais surtout gagner rapidement de l’argent pour aider son père à financer les études universitaires de son plus jeune frère, Jon. 
Plein d’audace et de témérité, sûrement dû à son jeune âge, il rentre dans un magasin de vêtement, décrépi et propose à la patronne acariâtre ses idées novatrices pour la petite boutique jadis très reconnue. C’est aussi la première fois qu’il verra la toute jeune Emma, nièce de Madame Rothirch, la prunelle de ses yeux.
Adam n’a pas l’amour en tête, mais prend comme un défi de faire renaître la boutique comme le phœnix de ses cendres.
Je ne vous en dis pas plus sur le pitch du livre, car c’est ainsi que tout commence.

Cela serait extrêmement réducteur de dire de ce roman que c’est juste une histoire d’amour, une banale romance. 
Tu te tromperais sur toute la ligne. 
À travers le personnage d’Adam, Belva Plain va te faire traverser l’effervescence de l’Amérique du début du 20e en plein changement avec toutes les inventions ; elle te fera aussi traverser les deux guerres mondiales ; le crash de 29 et tellement de faits historiques, de personnages importants et célèbres. La passionnée d’histoire que je suis a été comblée

Belva Plain s’attache à mettre la famille au centre de ce récit. 
Plusieurs familles, celle d’Adam, celle de Emma, celle de Sabine et de tant d’autres. 
Elle s’attache à te montrer les joies, les bonheurs, les non-dits qui peuvent nuire aux relations, les regrets et les remords ; tout cela, sans jamais, une once de trop.
Tout est juste dans ce roman, pas de descriptions inutiles, une galerie de personnages incroyables et tous inoubliables, les bonheurs et les drames de toute une vie, des naissances et des décès, elle te montre le rythme de la vie et sa fragilité, la seule chose sur laquelle personne n’a de prise.

J’ai eu l’impression réelle de plonger en plein début du 20e et de vivre tous ces changements et bouleversements qu’a connus l’Amérique, mais aussi Adam et sa famille.
Tous me restent en tête, Sabine, Blanche, Jon, Reilly, Théo, Léo, Simon, Lawrence, Archer. 
Par le biais de ses protagonistes, elle s’attache aussi à te démontrer qu’on ne connaît vraiment jamais quelqu’un, que les apparences sont trompeuses, que les jugements de physiques, les ragots peuvent faire tellement de mal. 
Parmi tous ces personnages, le fil conducteur du récit magnifiquement maîtrisé et écrit sera les frères Arnring : Adam, Léo et Jon. Un mystère entourant le personnage de Léo ne te sera dévoilé que dans l’épilogue.
Ces trois personnages en plus de leur père Simon sont les héros du livre, leur psychologie est subtilement développée, peu à peu tu auras l’impression de plus les connaître qu’eux-mêmes ne se connaissent.
J’ai bien sûr mes personnages préférés, mais c’est chacun des protagonistes qui cimentent ses pages.
Quel don incroyable qu’a eu l’auteure pour présenter autant de personnages sans que l’on oublie aucun d’eux !

Roman à tendance féministe, tu verras que les femmes même celle du début du siècle ne sont pas des petites demoiselles en détresse, tu liras aussi outre l’évolution commerciale et industrielle celle des mœurs, des suffragettes à la fécondation in vitro et celui de choisir d’avoir un enfant seul ou pas.
Les femmes de ce livre, je les ai adorées, Emma, j’aurais aimé la connaître tout comme sa tante.
La fin du livre avec l’arrière-petite-fille d’Emma est tout simplement une très belle conclusion à l’intrigue et aussi une très belle leçon de vie. Je ne t’en dis pas plus, mais un personnage m’a vraiment titillé tout du long, la résolution de l’énigme de ce personnage m’a très fortement émue.
Oh, mon cher lecteur, je pourrais te parler des heures et des heures de ce livre tant il est riche, passionnant, bouleversant.

J’ai trouvé dans celui-ci tout ce que j’aime, une fresque familiale, avec ses hauts et ses bas, les combats d’une vie, une histoire riche, bouillonnante et tellement d’évolution en 100 années. 100 années d’évolution de la mode avec ses grands noms tels que Lanvain, Chanel, les défilés de Paris et de New York ; des thèmes pertinents, abordés en subtilité et avec justesse comme le déracinement, le racisme, la haine qui peut pourrir le cœur d’un homme, les rêves que l’on pense inatteignables, mais qu’avec un peu de volonté et de travail peuvent se réaliser, la vie de couple, l’abandon, l’adoption, l’amour à sens unique, la rancœur, les apparences trompeuses, la réussite et ce qu’elle engendre, les racines, un des sujets qui marque le plus dans ce roman. Combien elles peuvent être importantes pour un homme ou une femme !

C’est un roman oui ; une fresque familiale oui ; mais surtout, retiens-le, c’est une philosophie de vie que t’offre l’auteure. Je suis certaine que comme moi, si tu le lis, en le refermant toi aussi tu réfléchiras.

Des personnages comme je les aime, avec leur qualité et leur défaut, authentiques et réalistes, une écriture fluide qui t’emmène traverser ce siècle de grands bouleversements, une intrigue au milieu de tout cela, tout est vraiment réuni pour que tu passes un merveilleux moment de lecture si comme moi tu aimes les sujets et thèmes du livre
Même si l’auteure n’était plus toute jeune au moment de l’écriture de ce roman elle a une plume très moderne ; cela devait être une féministe, je pense, elle devait être une battante (née en 1915, décédée en 2010) ; ce livre-ci date de 2004. 
Je pense, sans me tromper, que tous ont été édités en français chez Belfond ou tu les trouveras en format poche chez Pocket.

Dernière chose à rajouter, le cercle est une collection qui met les femmes en avant, que cela soit leurs auteures ou les thèmes ; ce roman est pour moi, pour mon humble avis, l’emblème parfait si tu as envie de découvrir ce qu’est cette collection que j’aime tant


Si tu le lis, si tu l’as lu, le 14 janvier se tiendra le book club du cercle Belfond justement sur ce splendide roman ; discussion qui, je pense, s’avérera très riche vu le nombre de thèmes à aborder.


Information du roman : 

Les saisons du bonheur de Belva Plain - Traduction de Evelyne Jouve - roman contemporain, historique - 432 pages, 21.50€ - Édition Belfond, collection Le Cercle, en librairie depuis le 19 octobre 2017

1 commentaire:

  1. Pas du tout le genre de livres que je lis et pourtant, tu me donnes super envie <3

    RépondreSupprimer

Un petit commentaire fait toujours plaisir ♥ Merci 😊

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...