Mes soeurs et moi
de Judith Lennox
Roman Historique
519 pages, 23.95€
Editions l'Archipel, 19 juin 2013
A
la veille de la Première guerre mondiale, à Sheffield, les quatre
sœurs MacLise songent à leur avenir.
La
belle et orgueilleuse Iris attend une demande en mariage qui tarde à
venir ; la passionnée et timide Marianne s’éprend d’un
jeune homme d’affaires ; la vive Eva souhaite partir à
Londres pour devenir artiste, tandis que Clémence, la benjamine,
doit rester à la maison pour prendre soin de leur mère.
La
guerre et ses tragédies vont séparer les quatre sœurs. Confrontées
à des choix difficiles, elles doivent faire face à de nouvelles
responsabilités, qui leur offrent petit à petit une indépendance
dont elles n’imaginaient pas la saveur. Mais leurs destins ne
ressemblent en rien à ce qu’elles avaient imaginé.
Se
découvrant des ressources insoupçonnées, chacune lutte avec
courage. Mais le silence de Marianne, qui a suivi son époux en Inde,
devient inquiétant. Jusqu’à ce qu’une lettre leur parvienne,
qui contient une pierre précieuse pour chaque sœur…Seront-elles
un jour à nouveau rassemblées ?
D’après
la quatrième de couverture on pense suivre uniquement le destin des
quatre sœurs MacLise sur fond de la première guerre mondiale mais
ce livre est beaucoup plus profond que ça, ce résumé traite
surtout des 100 dernières pages du roman.
Lentement,
avec beaucoup de pudeur et de douceur Judith Lennox nous narre
l’histoire de la famille MacLise.
Marianne,
jeune femme passionnée, rêve du prince charmant. Iris la plus belle
des sœurs, aime que les jeunes gens lui fassent la cour, elle est
elle aussi à la recherche de l’homme parfait, des prétendants
elle en a mais son choix ne s’est pas encore arrêté. Eva,
l’artiste de la famille, ne pense pas au mariage mais voudrait
partir à Londres étudier dans une célèbre école d’art.
Clémence, la plus douce, studieuse, elle n’est pas encore en âge
de se marier et n’y pense pas vraiment.
Autour
des filles MacLise il y a aussi les 3 frères : James, Aidan et
Philip. James l’aîné est destiné à reprendre les rennes de
l’industrie familiale, Aidan tout jeune qu’il est, pense à faire
fortune, Philip le plus timoré des frères ne se plait pas à
l’école privée.
Le père, Josuah, est un riche métallier, il a
monté petit à petit les échelons de la société, de parents
pauvres il est à la tête d’une usine qui fonctionne très bien.
La mère, Lilian, ne quitte plus le lit depuis la naissance de Philip
11 ans plus tôt.
La
plus grande crainte des quatre sœurs c’est de devenir comme leur
grand-tante Hannah, des vieilles filles et être obligées de rester
près de leur mère malade, celle-ci en joue beaucoup, hypocondriaque
et égoïste elle fait en sorte que ses filles soient le plus souvent
à ses côtés en les culpabilisant sans cesse.
Au
début du roman le souci majeur des filles MacLise c’est de quitter
au plus vite ce foyer qui les étouffe. Elles partiront toutes pour
diverses raisons sauf Clémence qui devra rester à Summerleigh.
Il
m’est très difficile de vous en révéler plus sur ce roman car
même si Marianne est le principal fil conducteur, c’est bien
l’histoire de toute la famille MacLise qui tient le lecteur en
haleine. Je ne peux pas dire
qu’il y a vraiment une intrigue à part celle de savoir si un jour
les sœurs seront à nouveau réunies.
Avec
sa plume délicate et envoûtante Judith Lennox nous entraîne à
travers l’histoire des MacLise de 1908 à 1918.
L’histoire avance
doucement, les personnages prennent leur place au fil des pages, on
fait peu à peu la connaissance des personnes que les membres de la
famille rencontreront et qui changeront leurs destins : Gabriel
Bellamy, Arthur Leighton, Lucas, Ash et Ivor entre autres.
Les
quatre sœurs emprunteront toutes des chemins différents, devront
surmonter des épreuves, les épreuves de la vie comme le deuil, les
trahisons, l’amour et ses désillusions.
Tout
en suivant leurs évolutions personnelles nous lisons aussi
l’évolution sociale et économique en Angleterre, avec les
suffragettes, l’industrialisation, les premières grèves
ouvrières, la misère dans la banlieue de Withechapel et les
conflits politiques qui mèneront à la guerre.
C’est
un roman qui se savoure, l’évolution est lente, l’auteure nous
décrit les lieux, les pensées, les situations dans le détail à
tel point que le lecteur est complètement immergé dans cette
atmosphère anglaise du début du 20ème
siècle. Elle s’attache à nous conter les mœurs de l’époque,
l’apprentissage de la vie, parfois si cruelle, des tragédies
sociales et humaines.
L’auteure construit des personnages complets,
les descriptions emportent le lecteur au cœur du roman, on a
l’impression de suivre les personnages, de vivre avec eux.
Les
chapitres mettent en lumière tout à tour une des sœurs, un
événement triste ou heureux, une situation ou un lieu. On change de
narrateur et de point de vue sans butter sur un passage, tout est
parfaitement dosé et fluide. Ce n’est ni larmoyant ni violent,
chaque sentiment ou rebondissement est en nuance.
Malgré
les nombreuses descriptions je n’ai rencontré aucune longueur,
j’ai aimé suivre les évolutions sentimentales et mentales de
Marianne, Iris, Eva et Clémence, en 10 ans elles ont vieilli, les
inquiétudes des jeunes filles en début de roman ne sont plus les
mêmes de celles des femmes qu’elles sont devenues.
Un
roman qui plaira aux amateurs de fresque familiale, qui séduira par
la plume de l’auteure, pour ses personnages très réels, avec
leurs qualités et leurs failles, et par cette ambiance propre à
l’Angleterre.
Il
m’a juste manqué un petit quelque chose à la fin pour que ce
livre soit un coup de cœur, j’ai été emportée par le talent de
conteuse de Judith Lennox, je ne manquerai pas de lire un de ses
autres romans.
Je
ne le conseillerais toutefois pas à un lecteur impatient qui a
besoin d’action, c’est simplement la vie qui nous est racontée
avec tout ce qu’elle a de plus beaux mais aussi d’affreux.
je lis de plus en plus de romance historique et c'est vrai que c'est un genre qui m'attire pas mal. Je ne connaissais pas celui ci mais je vais y penser. merci
RépondreSupprimerJe note un livre tout a fait susceptible de m'intéresser !
RépondreSupprimerBisoux